La prolifération des chiens et chats errants inquiète sérieusement les services de la prévention de la direction de la Santé. Leur inquiétude est d’autant plus grande que la période estivale, saison généralement favorable aux attaques de ces animaux, approche à grands pas.
L’année dernière, deux enfants, l’un âgé de six ans et l’autre de quatorze ans, sont morts de rage dans deux agglomérations urbaines des communes de Chlef et de Boukadir. Il ne se passe pas un jour sans que l’on enregistre une série de morsures de chiens dont le nombre est passé vertigineusement de 1 828 cas en 2 000 à 2 500 cas en 2006. Pour les cinq premiers mois de l’année en cours, l’évolution est des plus dramatiques : de 131 cas en janvier, l’on s’est retrouvé avec 321 cas en avril dernier. C’est dire que le fléau a atteint des proportions alarmantes qui représentent une réelle menace pour la santé publique, favorisée il est vrai par la démission des pouvoirs publics en matière d’abattage de ces animaux nuisibles. Selon le service de la prévention, seule une action de lutte permanente est susceptible de produire les résultats escomptés en éliminant ces bêtes qui ont tendance à envahir de plus en plus le paysage local. On croit savoir que l’intervention des collectivités locales dans ce domaine est quasi inexistante et ne répond aucunement à leur obligation sur ce plan, au point que les citoyens ont fini par cohabiter avec les chiens abandonnés dans les rues et trottoirs des villes et villages.
Présence anormale
On les voit même installés tranquillement près de certains édifices publics sans que personne ne s’en soucie ou daigne attirer l’attention de qui de droit sur cette présence anormale et dangereuse autant pour les fonctionnaires que pour les passants. L’arrêté du wali pris en 2005 pour un abattage systématique et de grande envergure, tarde à être mis en application pour des raisons inexpliquées, constate-t-on. L’ampleur du phénomène est telle que le chef-lieu de wilaya, censé être la vitrine de la région, représente le type des communes où les chiens agressifs et parfois malades font partie du décor noirci. Pis, à la tombée de la nuit, ces animaux occupent carrément la voie publique en prenant d’assaut les déchets ménagers jonchant le sol car jetés n’importe où et n’importe comment par les habitants. La prise en charge médicale des personnes mordues coûte excessivement cher au trésor public dans la mesure où le vaccin le plus utilisé contre ces attaques, en l’occurrence le Rabipur (cinq doses), est vendu aux unités sanitaires à 10 000 DA la boite. L’autre vaccin, appelé Souriceau (douze doses) coûte, quant à lui, 3 000 DA, mais il n’est pas souvent disponible et s’avère moins efficace que le premier, selon la même source. A noter qu’il existe quatre centres de prévention contre la rage, implantés à travers la wilaya